“ L’arbre est un langage, une passerelle entre le ciel et la terre, une mémoire du temps et une respiration du monde. Depuis le commencement, ma peinture dialogue avec lui, cherchant à en révéler l’essence, à en capter l’énergie, à en traduire les métamorphoses.

D’abord, il fut texture : des fragments d’écorce devenus territoires abstraits, empreintes sensorielles marquant l’usure du temps. Par le dripping et la coulure, j’ai tenté d’en restituer l’érosion, l’effritement, la tension entre force et fragilité. L’arbre apparaissait alors sous forme de traces, d’empreintes presque spectrales. Puis, de sujet, il est devenu médium. Ses branches sont devenues mes pinceaux, prolongeant mon geste de leur propre mouvement. Ses cendres, vestiges calcinés de forêts brûlées, se sont incorporées à ma peinture, la transformant en matière de résurgence.

Peindre avec l’arbre, c’est accepter une co-création où la nature impose son rythme et son empreinte. C’est exhumer l’invisible, révéler ses blessures, ses cicatrices, ses résistances silencieuses. C’est abolir la distance entre sujet et objet, entre geste et matière dans une quête quasi phénoménologique de l’interdépendance entre le support et le vivant.

C’est une négociation permanente entre la volonté et l’accident, entre la main et la nature. À vrai dire, c’est aussi une forme de renoncement à l’illusion de la toute-puissance artistique, à l’idée même d’une œuvre parfaitement maîtrisée. 

Ma démarche s’inscrit dans une réflexion plus large sur la présence du végétal dans l’art contemporain. Là où certains artistes documentent l’arbre ou le sacralisent, je cherche à en révéler l’épiderme et l’invisible. Loin d’une simple mimésis, ma peinture aspire à une rencontre, un dialogue tactile avec cette matière vivante, parfois meurtrie, toujours vibrante.

Ainsi, chacune de mes toiles devient un fragment d’écosystème, une mémoire en suspension. Elle est à la fois relique et métamorphose, témoignage et résurgence. Peindre avec l’arbre, c’est finalement peindre avec le temps, celui qui s’inscrit dans ses fibres, dans ses cendres, dans ses silences. ”

Pierre-Luc Poujol, ambassadeur Coeur de Forêt

Au printemps 2022, Pierre-Luc Poujol décide de s’engager aux côtés de Coeur de Forêt en devenant le premier ambassadeur de cette ONG française de préservation des forêts et de lutte contre la déforestation.

Coeur de Forêt est une association qui oeuvre depuis 2005 pour la préservation des forêts en France et à l’international, en agissant sur les causes de la déforestation et de la dégradation des forêts. Elle intervient à l’international, à travers des programmes de restauration des écosystèmes de forêts dégradées, d’accompagnement des petits producteurs vers une agriculture et sylviculture durables, de développement de filières de commerce équitable ainsi que la sensibilisation des populations locales. 

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